Le gaspillage alimentaire est un problème considérable et très coûteux pour le monde entier. La France ne fait pas exception. Chaque année, 10 millions de tonnes de nourriture sont perdues ou gaspillées dans le pays, ce qui coûte aux Français 16 milliards d’euros par an. L’impact négatif sur l’environnement est également dramatique. En France, les déchets alimentaires émettent 15,3 millions de tonnes de CO2, ce qui représente 3 % des émissions totales de CO2 du pays.
Ces chiffres sont préoccupants, mais nous avons quand même une bonne nouvelle : la France prend actuellement des mesures pour réduire le gaspillage alimentaire. Au cours des dernières années, le gouvernement français a mis en œuvre des lois et des réglementations et mené des campagnes pour faire évoluer les comportements et encourager la réduction des déchets alimentaires. Le secteur privé a lui aussi pris ses responsabilités et transforme ses activités pour réduire le gaspillage.
- Vers une meilleure gestion des déchets
Il y a cinq ans, le gouvernement français a entrepris de s’attaquer sérieusement au problème du gaspillage alimentaire. En 2012, il a voté une loi visant à réduire la quantité de déchets verts envoyés dans les décharges.
Depuis, le ministère français de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement durable a imposé aux entreprises du secteur privé de recycler leurs déchets verts si elles en produisent plus de 120 tonnes par an. Cette quantité a été progressivement réduite pour inclure non seulement les supermarchés et les entreprises agroalimentaires, mais également celles des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Le non-respect de cette législation peut entraîner des amendes pouvant atteindre 75 000 euros.
Aujourd’hui, le recyclage est obligatoire pour toutes les entreprises, y compris celles des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, si elles produisent plus de 10 tonnes de déchets verts par an. Cela représente environ 33 kilos par jour : pour un restaurant qui sert 150 repas par jour, cela équivaut à 50 % de la quantité qu’il produit.
- Interdiction pour les supermarchés de gaspiller de la nourriture
L’année dernière, la France est devenue le premier pays au monde à interdire aux supermarchés de jeter ou de détruire leurs invendus. Au lieu de cela, ils doivent faire don de leur excédent de nourriture à des organismes de bienfaisance et à des banques alimentaires. En vertu de la réglementation française, les grands supermarchés ne sont plus autorisés à jeter des aliments propres à la consommation à l’approche de leur date de consommation recommandée.
Cette interdiction qui s’applique aux supermarchés en France oblige tous les magasins de plus de 400 m² à établir une convention avec des associations caritatives. Le non-respect de cette instruction peut entraîner des amendes pouvant atteindre 75 000 euros ou deux ans d’emprisonnement. Il permet au secteur de la vente au détail de donner plus facilement et plus rapidement ses produits excédentaires directement à des organismes de bienfaisance et à des banques alimentaires.
En outre, les supermarchés français ont également l’interdiction d’endommager les aliments afin d’empêcher les gens de « faire les poubelles », c’est-à-dire de récupérer ces denrées dans les bennes à ordures.
La loi sur le gaspillage alimentaire, qui a été adoptée à l’unanimité par le Sénat français, est le résultat de campagnes intensives orchestrées par le conseiller municipal Arash Derambarsh. Il a été choisi pour convaincre les députés français d’adopter ce règlement après qu’une pétition sur le sujet a recueilli plus de 200 000 signatures en quatre mois seulement.
- Changer le comportement des consommateurs
En France, le service d’élimination des déchets ménagers est géré à l’échelle locale, et les exigences et réglementations diffèrent pour chaque type de déchets. Paris a lancé une initiative de recyclage des déchets biodégradables pour encourager les ménages à recycler leurs déchets alimentaires au lieu de les jeter.
Actuellement, la Ville de Paris distribue des kits de tri des déchets contenant un bac de recyclage de 7 litres et un guide. Cette initiative permettra à 120 000 Parisiens de jeter leurs déchets alimentaires dans une poubelle de recyclage destinée aux biodéchets. Ces derniers seront ensuite collectés et transformés en engrais ou valorisés dans des usines de mécanisation pour les transformer en chaleur et en électricité ou en biocarburant pour les bus. L’objectif est d’équiper tous les ménages de la capitale d’ici 2020.
Chez Winnow, nous sommes convaincus que la nourriture est trop précieuse pour être perdue, et nous avons pour mission de réduire le gaspillage alimentaire à l’échelle mondiale. Il est peut-être trop tôt pour évaluer l’efficacité de cette réglementation et de ces campagnes, mais il est intéressant de voir que le gouvernement français prend des mesures pour réduire ce problème. D’autres pays devraient-ils commencer à créer des lois pour encourager la réduction de ce gaspillage au niveau national ? Qu’en pensez-vous ? Donnez-nous votre avis dans les commentaires ci-dessous !
- Le secteur privé n’est pas en reste
Un groupe de réflexion sur le gaspillage alimentaire mobilisant plusieurs partenaires a été constitué l’an dernier avec le soutien de Paris la Défense, le plus grand quartier d’affaires européen aménagé spécialement à cette fin. Ce quartier a lancé une initiative de réduction du gaspillage alimentaire, et cinq de ses entreprises ont accepté le défi et signé cet engagement.
Dans le cadre de ce programme, un diagnostic du gaspillage alimentaire a été réalisé dans ces cinq entreprises, suivi d’une période de test pour évaluer la réduction des déchets. Cette évaluation, ainsi que les enseignements tirés du projet, ont abouti à la création d’un guide pratique pour aider d’autres entreprises à transformer leur processus de production afin de réduire le gaspillage. Vous pouvez le télécharger ici :
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